CANCALAIS ET TRADITIONS

e Cancalais se reconnaît partout,

tête et verbe hauts, geste à l'unisson ;

type de force d'expression et de beauté

physique, de courage spontané et de

tempérament démonstratif".

"Les femmes sont d'une belle taille, libres d'allure et de paroles, leurs coiffures ouvertes sur le front comme des étendards font parfaitement ressortir une physionomie

régulière, des yeux noirs fortement arqués où les passions et tous les sentiments énergiques se peignent avec

véhémence".

Cette analyse faite par l'historien Bertrand Robidou en 1894 sur le caractère des Cancalais et des Cancalaises, est-elle toujours d'actualité ? Non sans aùcun doute, du fait même du mélange des populations surtout depuis une cinquantaine d'années.

Quoiqu'il en soit ce que l'on peut dire, c'est que le petit peuple cancalais, fier de ses origines, est resté

sincèrement attaché à ses traditions, à son pays, à la fois de ses pères et que la confiance qu'il porte à la Vierge des marins est sans limite.

Dans chaque rue, sur chaque place, dans chaque village vous trouverez, soit sur la façade des maisons, soit dans une niche taillée à même le roc, une petite statuette de la Vierge qui témoigne de la dévotion cancalaise.

Il y en a plus de 200 sur le territoire de la commune.

Chacune à une histoire, ici c'est une Notre-Dame de la Garde, dite Vierge de Marseille, qui a accompagné le

marin sur toutes les mers du globe ou sur les bancs de Terre-Neuve. Là c'est le souvenir du retour d'un naufragé, là encore c'était pour se prémunir contre la maladie ou contre le fléau de l'une des terribles épidémies qui firent de nombreux ravages dans le passé.

Elles sont là ces petites Vierges de bois, de pierre ou de plâtre ; immuables, en ex-voto, en remerciement d'une guérison ou d'une grâce obtenue.

Le 15 août est la fête traditionnelle des marins. Chaque année, Cancale allait en pèlerinage à la chapelle de Notre-Dame du Verger située à cinq kilomètres du bourg.

Devant le clergé, marchaient parfois pieds nus,

conséquence d'un voeu, les marins, les matelots, jeunes et vieux portant les uns et les autres des maquettes de

navire, de barques et des oriflammes aux couleurs de

Marie en chantant des cantiques. Aujourd'hui, compte

tenu des difficultés de la circulation routière, ce pèlerinage ne revêt plus les fastes d'antan.

Par contre, actuellement, le soir de ce même 15 août,

toutes les Vierges nichées aux façades des maisons,

s'illuminent. Des reposoirs rustiques se dressent sur les quais du port de la Houle et dans les ruelles parallèles.

Au sommet de chaque oratoire, fait de caissettes, de

branchage, de papier rocher, décoré de goémon et de fleurs, trône une statue de la Vierge devant un parterre de bougies allumées.

Dès la tombée de la nuit vers 21 heures la foule des

pèlerins, par petits groupes, en famille, entre amis, va

défiler devant chacun des reposoirs en mêlant sa voix

au chant des cantiques qui montent vers l'Étoile de la

mer. n

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